Mon petit coin de Paradis...

Bouledepoils sautillait autour de Captain, cherchant à attraper la lettre sur laquelle il sentait l'odeur de sa maîtresse. Le pauvre plancher, peu habitué à ces coups de buttoir, craquait sinistrement à chaque fois que les 100 livres du chien s'écrasaient lourdement sur lui.
Mais tiens-toi tranquile 5 minutes! J'arrive pas à lire!
Bon c'est ça. Tout va bien, ta mère arrive bientôt, dit-il au chien qui se calmait peu à peu.
Elle arrive avec une bande de copains et elle me demande de tout ranger, tout changer et tout nettoyer pour leur faire un nid douillet!
Ah! J'oubliais: toi, tu as droit à un câlin. Moi je n'ai qu'un bisou.
Cap rangea la lettre. Après un instant, il se dit qu'il avait mauvaise foi. Vraiment mauvaise foi.
Mais bon....il n'allait pas changer du jour au lendemain. Il se dirigea vers la dépendance. Avant que cette vieille grange devienne confortable, il y avait du boulot! Et ça devait être bien...parfait pour que Tédo puisse y passer la nuit avec ses copains!
Rooo mauvaise foi, quand tu nous tiens!

Tédo, après avoir installé ses deux compères de voyage, arriva devant la porte, elle entendit japir Bouledepoil, elle entra vite, craignant qu'il n'aboie de joie.
Elle fut surprise de voir comme il était devenu énorme !! il remua la queue et fit un beau pipi de joie !

Coucou toi !!!!!!!!!!!!!!! rooooo tu as fait pipi !!!! dit-elle tout bas.... elle lui fit un énorme câlin, nettoya afin que son Cap ne marche pas dedans à son reveil, histoire qu'il ne soit pas plus de mauvaise humeur, car elle se doutait bien qu'il n'appréciait pas ses invités "surprise" !

Tu me comprend toi hein ? dit-elle en s'adressant à Bouledepoil. Cela lui faisait drôle d'être là, après ses deux longues semaines. Elle en avait souffert d'être séparée de son Cap...d'être seule dans une ville inconnue.
Elle constata qu'il avait mis un point d'honneur à garder la maison propre et rangée ! Il avait même pris le temps de cueillir les dernières primevères, pour en faire un beau petit bouquet....

Elle se dirigea vers leur chambre, y pénétra doucement, se dévêtit et s'immisca délicatement sous les draps, prennant garde de ne pas reveiller Cap.
Elle était si heureuse d'être rentrée, qu'elle n'avait qu'une envie, le crier très fort ! mais il était plus de minuit, et la pression de ces trois derniers jours en chemin, aux perpétuels aguets, à surveiller l'assaut éventuel des brigands l'avait épuisée.

Elle regarda la silhouette de son amour... et constata qu'il avait maigri.... peinée elle le rejoignit dans le lit, en se disant à elle-même qu'elle allait de nouveau pouvoir prendre soin de lui !
Elle lui déposa un doux et léger baiser sur ses lèvres entrouvertes, se lova contre lui, épousant à la perfection sa position, machinalement, dans son sommeil, il l'enveloppa de ses bras, et elle s'endormit immédiatement, ainsi, sereine et heureuse.

Un rayon de soleil vint insolemment se jeter dans l'oeil droit de CaptainRad. Il grogna: maudit soleil qui osait le réveiller, alors qu'il faisait un merveilleux songe: dans son rêve, Tédonia était rentrée, et avec lui dans le lit.
Il se retourna. Sentant une présence contre lui, il se dit qu'il n'était pas si reveillé que cela, il allait pouvoir reprendre son rêve là où il l'avait laissé.
Réaliste quand meme, ce rêve. Il en arrivait à rêver de la chaleur de la peau de Tedo, de sa douceur, de son parfum. Etrange, il ne se souvenait pas d'avoir jamais rêvé d'odeurs!
Sa main bougea, et avancea timidement sous les draps. N'osant affronter la réalité, Cap gardait les yeux fermés. La main exploratrice ne tarda pas à se poser sur de délicieuses courbes, qu'il connaissait si bien et qu'il aimait tant.
Il ouvrit les yeux.
Tedonia était bien la, contre lui, elle le regardait avec cet air amusé qui le faisait à chaque fois craquer. Et il ne rêvait pas
"C'est toi, fit-il...c'est enfin toi!"
"Surprise!, dit-elle dans un souffle."
S'allongeant sur elle, il l'embrassa a pleine bouche, savourant de tous les pores de sa peau le contact retrouvé avec le corps nu de Tédonia. Il couvrait son visage de baisers, n'en oubliant aucune parcelle, il s'ennivrait du parfum de ses cheveux, il retrouvait enfin la saveur sucrée de ses lèvres. Ses mains, trop longtemps inassouvies, parcouraient le corps de Tedo en de tendres caresses....il y avait tellement longtemps!
Il était tellement à son bonheur qu'il ne s'attendit pas aux 50 Kg de muscles, de graisse et de poils, qui s'abattirent sur ses jambes. Bouledepoils venait aussi de se reveiller, et il tenait à fêter l'événement lui aussi.
Tedonia joua avec le chien tandis que Cap se massait ses jambes à moitié écrasées par le monstre. Voyant Tedo frotter joyeusement les oreilles de Bouledepoils, il se dit que les réjouissances entre adultes conscentants allaient sûrement attendre le soir, maintenant!
Il se leva et alla préparer le petit-dejeuner.

Roooo tu as eu ta dose de câlins cette nuit toi !! dit Tédo à Bouledepoil ! regrettant le départ précipité de Cap.

Elle se leva aussi, et descendit rejoindre ce dernier. Elle le trouvait triste, ailleurs.... Une chose était sûre, ce voyage qui avait fini en cauchemard, les avaient changés.
Cette séparation forcée, les avaient bléssés, ils n'en parlait pas, mais chacun le savait.
Tédo était résolue à retrouver une vie normale, de nouveau cet équilibre qu'ils avaient avant cette malheureuse aventure !
Elle aurait du courage pour deux ! et son Cap retrouverait son sourire et sa joie de vivre !

Elle s'avança vers lui, et lui chuchota qu'elle l'aimait très fort... lui fit une tendre étreinte, puis il lui proposa de déjeuner.

Allez ma douce, déjeunons en amoureux comme avant ! puis activons-nous, car tu as lancé invitation sur la place publique je te rappelle !! lui dit-il les yeux brillants de nouveau, à la grande joie de Tédonia.

Oupsssssss oui ! tu as raison ! pourrais-tu tuer faisands, oilles, perdreaux et toutes ses bestioles, ainsi que les vider et autre car tu sais que j'ai une sainte horreur de ça !! lui demanda-t-elle le regard supliant ! Bien sûr ma douce ! je te laisse t'occuper de la maison ! lui dit-il, soulagé d'échapper aux corvées de la cuisine.

Ils s'occupèrent donc, de leurs taches qu'ils s'étaient alloués. Tédo fit juste un crochet dans son échoppe, afin de confectionner le choipeau de son très cher Ami Roudan, et faire le point sur la commande de son Ami Dark, et une fois fini revint dans leur petit coin de Paradis. Elle décida au vu du soleil qui pointait le bout de son nez, d'installer les tables dehors !.

Tédo fut réveillée brutalement par l'affalement de Bouledepoil sur ses jambes !

Aieeeeeeeeeeeeee ! hurla-t-elle !
Non mais ça ne va pas ??!! Tu m'enerve à la fin !!!
C'est quoi cette manie !? va falloir que cela cesse !!

Bouledepoil, tout penaud, descendit immédiatement du lit, et parti en quatrième vitesse en direction de la cuisine, non sans avoir au préalable gilssé en prenant son virage sèchement !

Bien fait ! bougonna-t-elle...

Tédo pour le coup fut de mauvaise humeur, elle se leva, filant elle aussi droit à la cuisine. Elle chercha son Cap du regard, mais ne le vit pas. Il devait certainement déjà être au fournil....

Attentionné, il lui avait préparé tout son petit déjeuner sur la table de la cuisine. Elle mangea de bon coeur, ruminant ses pensées moroses en ce matin du dix avril 1455.

Il lui manquait déjà !.

Tédo arriva devant leur demeure, et vit soulagée de la lumière. Ouffff pensa-t-elle, son Cap est déjà rentré !
Elle n'avait nulle envie ce soir de rentrer et trouver la maisonnée vide.
Heureuse, elle ouvrit la porte sans faire de bruit, sentit une bonne odeur de pain tout chaud et de faisand. Elle sourit en voyant son amour affrété à la cuisine, se dépatouillant merveilleusement bien avec les gamelles, Bouledepoil, fort interressé à ses basques !

Le chien sentit et vit Tédo qui approchait doucement, mais retourna vite à sa préoccupation du moment.

Elle se posta derrière son Cap qui fit un bond quand elle passa ses bras autour de sa taille !

Ma chérie ! tu m'as fait peur !!! je ne t'avais pas entendue rentrer ! lui dit-il en se retournant.

Tédo lui fit un délicieux baiser en guise de bonsoir.

Mon amour !! tu prépares le repas ! c'est une merveilleuse surprise que tu me fais là !

Alors tu as passé une bonne journée ? La mienne a été on ne peut plus chargée ! mais elle fut bonne ! et je suis contente d'être rentrée !

Allez je met la t... Ohhhhhhhhhhh même ça tu l'as fait !! bien ! un apéro ?

Tédo n'attendit pas la réponse, elle avait déjà ouvert l'armoire pour y prendre les verres.
Ils dînèrent de bon coeur, se relatant chacun leur journée. Ils se hatèrent de débarrasser. Tédo félicita Cap pour ce succulent repas, elle devait reconnaître qu'il c'était surpassé ! ha l'amour ! fait faire de bons petits plats tout de même !

Ils allèrent ensuite se coucher, épuisés de leur journée respective, en trouvant, bien sûr, toute l'energie necessaire pour se faire un tendre câlin...

Tédonia se reveilla ce matin, sereine, heureuse et reposée ! Elle trouva la place de Cap vide, même Bouledepoil n'était pas là !

Etrange ... se dit-elle.

Elle se leva, et fila en cuisine. Elle trouva le petit déjeuner sur la table. Depuis que Cap habitait ici, elle y avait droit tous les matins !
Quel bonheur d'avoir un homme tel que lui ! ses attentions la touchait.

Elle déjeuna tranquillement, laissant libre cours à son imagination et son estomac ! elle avait une faim de loup !

Puis elle se hâta de se faire toute belle, et d'aller surprendre son amour !

Me voici prête, je m'en vais rejoindre mon tendre à la boulangerie avant de filer au bourg !

Elle prit un panier, garni de victuaille et d'un bon vin pour le midi, après tout se dit-elle nous pourrons toujours déjeuner au bord de la rivière, derrière le moulin.

C'était le début de l'été.
Une chaleur écrasante était tombée sur le gros bourg de Joinville. A une demie-lieue de là, dans le domaine de Cap et Tédo, les blés mûrissaient doucement, bercés par la douce quiétude de la campagne bourguignone.
Cap avait bien dormi.
Quel changement! Fini les réveils avant le chant du coq pour pétrir une fournée de pain. Fini les attentes interminables derrière le comptoir de sa boulangerie, écoutant d'une oreille distraite les potins des commères du village. Fini la farine insinueuse qui s'infiltrait jusque dans les oreilles.
Etudiant depuis peu, il appréciait sa nouvelle vie. Il pouvait se lever tard, s'arrêter de travailler au beau milieu de la journée pour faire un tour dans les tavernes. Il apprenait ainsi l'histoire du royaume, science qu'il affectionnait particulièrement.
Il lui prenait parfois de penser à Tédonia dans els amphithéâtres. Que ce serait bien s'ils allaient tous les deux à l'université! Les grasses matinées crapuleuses, les repas du midi, vites avalés avant de repartir en cours. Vraiment, il avait hâte de la voir étudier!
Pourtant se dit-il, est-ce une vraie vie, celle d'étudiant? Assurément non. Sa bonne boulangerie lui manquait un peu, les commère parfois aussi. Surtout, les espaces, les voyages, les négociations avec les commissaires lui manquaient surtout. Quand pourraient-ils, Tédonia et lui, repartir en voyage, côtes à côtes?
Il soupira.
Bouledepoils vint se poser sur ses chausses. Il était temps d'y aller, et il devait le savoir.
Il se leva et partit pour sa jolie université. Bouledepoils le suivi un petit moment, puis s'arrêta à la limite du domaine. Il suivi son maître du regard jusqu'à ce que celui-ci ne fut qu'une petite tâche écarlate dans les joncs de blé.

Malgré les fatigues du voyage et les bousculades à Dijon, Cap et Tédo avaient vraiment aimé cette escapade. C'était si bien de pouvoir un peu changer les habitudes. Et surtout voyager! Aller de ville en ville, de rencontres en rencontres, d'aventures en aventures.
Les lumières de Dijon étaient toujours aussi éblouissantes, sa cathédrale, son université, ses rues bondés de gens, tout était si différent de Joinville.
Ils ne tardèrent pas à trouver un hotel qui accepte les chiens et ils reprirent leurs habitudes.
Cap retournait à l'université et Tédonia cherchait du travail, se rendant très utile aux riches bougeois de la ville.
Dans leur bonheur, une ombre passa. Captain se devait de faire une retraite spirituelle de trois ou quatre jours, pour le salut de son âme. Tédonia devrait l'attendre avant de repartir à nouveau vers Joinville. Le coeur serré, elle le regarda préparer ses affaires, emmener le nécessaire et laisser l'accessoire.
"Je serai bientôt là, mon amour, je te le jure...après, nous repartirons, pour vivre notre amour encore plus passionément."

Tédonia se reveilla tôt ce matin là... Sans grande conviction, elle se prépara, Bouledepoil à ses talons.

Captain dormait encore... Comme elle aimait le regarder dormir, le regarder tout court d'ailleurs. Quoiqu'il fasse.
Elle était éperdument amoureuse.

Les jours précédents, avaient été houleux entre eux, elle avait été profondément blessée et déçue, mais cela ne l'empêchait pas de l'aimer, encore et toujours.
Elle en avait juste perdu sa bonne humeur, sa joie de vivre légendaire.

Puis elle avait appris, par Messire Bagacum hier, la nomination de son tendre, au poste d'adjoint au Prefet.
Elle était pas peu fière !

Aussi décida-t-elle de lui faire plaisir, malgré tout, avec ses moyens, et le temps que lui laissait son archarnement au travail, afin d'accéder enfin au rang de la noblesse.
Elle lui laissa un mot, posé sur la table de la cuisine...

Citation :

Mon tendre amour,

Je tiens tout d'abord, à te dire toutes mes félicitations pour ta nomination !
N'ayant voulu te reveiller hier soir pour te manifester ma joie et ma fierté à ton égard.

Je t'ai concocté, pour ce midi, ce petit repas. Tu vas l'aimer je pense. J'ai innové, mon amour, j'ai mijoté un boeuf, et l'ai arrosé de vin rouge...

Je te souhaite une douce journée, et t'embrasse de tout mon coeur.
Je t'aime.

Tédonia.

Prost Sriptum : N'oublie pas ce soir, nous sommes conviés au mariage de nos amis Yuke et Cayssa...
Je t'ai déposé ton costume sur un dos de chaise au salon.

Tédonia, prit sa besace, et se dirigea sans grande conviction, l'âme en peine vers la porte, la franchit et la referma le plus doucement possible...
La journée allait être longue.